Dans la famille Savons de la Couronne, monsieur a la pilosité changeante. Tantôt hirsute, tantôt glabre, selon l’humeur et la saison, il a été un cobaye parfait pour tester notre gamme de produits destinée au visage masculin.
Mais après tout, d’où ça vient, le fait de garder la barbe, ou de la raser ?
Bon, pour le premier point, ce n’est pas compliqué : comme pour tout autre poil il suffit de laisser pousser. Ça demande peu d’efforts, ça tient chaud en hiver, et ça peut même servir de garde-manger. Le problème survient réellement quand on commence à marcher dessus, ou qu’elle prend feu au-dessus du foyer.
C’est sûrement pour ce genre de considérations pratiques que nos lointains ancêtres de la Préhistoire ont commencé à tailler leur barbe, avec des silex (le couteau suisse de l’époque), des coquillages qui faisaient office d’épilateurs et, plus tard, des lames en obsidienne. Plutôt rustique…
Durant l’Antiquité
Comme pour beaucoup de choses, c’est en Egypte Antique que l’on retrouve les premières traces de techniques avancées de rasage. Les hommes et les femmes utilisaient des rasoirs en cuivre ou en bronze à cet effet. Les prêtres égyptiens se rasaient entièrement le corps, y compris la tête et la barbe pour des raisons de pureté rituelle.
En plus des rasoirs, ils utilisaient des crèmes dépilatoires comprenant entre autres de l’arsenic, afin de dissoudre les poils. Efficace, mais pas forcément très bon pour la peau.
C’est vers l’an 3000, à Babylone et à Sumer, que l’on retrouve les premières évocations de la saponification, et même de l’utilisation d’une crème à raser. Le lointain ancêtre de notre savon de rasage a donc sûrement été rincé dans les eaux du Tigre et de l’Euphrate !
Les Grecs, eux, sont des poilus. Symbole de virilité, de sagesse, la barbe doit être portée par tous les mâles adultes. Elle n’est coupée que pendant les périodes de deuil. Les barbiers sont donc courants et chaque cité a son style. Les Athéniens rasent la lèvre inférieure là où les spartiates coupent la moitié de la moustache des lâches. C’est à cette époque que l’on voit apparaitre les premières huiles à barbe, selon des recettes et des senteurs assez proches de celles que nous pouvons vous proposer aujourd’hui.
C’est Alexandre le Grand qui va apporter du changement dans ces habitudes. En effet, dans un souci d’efficacité, et afin d’éviter que ses guerriers ne se fassent attraper par les cheveux ou la barbe, il va instaurer dans son armée ce que l’on définit depuis comme le « style militaire » : glabre et les cheveux très courts. Les Romains vont majoritairement garder cette habitude et cette association viril/glabre.
Au Moyen Age
Dans l’ensemble, en Occident, la barbe, n’est pas très bien vue. Bien sûr, en mille ans, les modes vont changer régulièrement, mais l’idée que la personne rasée est la plus civilisée, héritée des Romains, va perdurer, même si, chez les plus âgés, elle reste symbole de sagesse. Le poil va même complètement tomber en désuétude au Bas Moyen-Age, certains édits religieux en interdisant carrément le port.
Il n’en est cependant pas de même partout. Les musulmans, juifs ou byzantins portent régulièrement la barbe, ce qui en fait un marqueur civilisationnel.
La Renaissance du poil
La barbe revient en force au 16ème siècle. Les nobles et la royauté se mettent à la porter, et tout le monde suit. D’abord très fournie, elle va peu à peu évoluer durant les 200 ans qui vont suivre vers la combinaison bouc et moustache, selon les envies de l’élite. Ce site sur les costumes historiques reprend un peu tous les styles que l’on trouve en France à cette époque.
On va toujours chez le barbier, qui propose des services de plus en plus sophistiqués, mais chez qui les outils n’ont pas beaucoup évolué. A noter que cette profession fait aussi office de chirurgien à l’époque. Pratique si on souhaite se faire arracher une dent en même temps qu’une petite coupe.
Epoque Moderne
Durant la Révolution industrielle, tout doit être modernisé ! Même si le « coupe choux » existe depuis 200 ans, c’est à la fin du 17ème siècle qu’est inventé le rasoir à lame droite repliable, qui va vite s’imposer. Il permet un rasage et une taille précis, par contre, il est extrêmement coupant, ce qui le rend assez dangereux pour les particuliers.
C’est dans cette optique qu’en 1880 est déposé le premier brevet pour un rasoir mécanique, qui va vite se moderniser en rasoir de sureté avec lames changeables. C’est ce type de modèle que nous vous proposons. Sa forme et son type d’utilisation en font encore aujourd’hui l’outil idéal pour se raser soi-même.
C’est aussi à cette époque que se multiplient les formulations de savons de rasage et autres crèmes qui vont venir colorer les étals des salons de coiffure, certains, très naturels, d’autres… beaucoup moins.
Du point de vue capillaire, on se lâche ! Tout le 19ème siècle va voir les plus longs favoris et les moustaches les plus extravagantes de l’histoire. Chez les politiciens, pourtant plutôt conservateurs dans l’ensemble, on joue d’originalité. Il faut dire qu’avoir la pilosité la plus reconnaissable est le meilleur moyen de se faire repérer par les journalistes, et donc de se faire caricaturer et citer dans la presse du lendemain.
Et chez nos contemporains ?
Le 20ème siècle va voir les pilosités évoluer du glabre au très velu, selon des modes qui changent de plus en plus vite, et qui se mélangent.
La période actuelle voit un renouveau des soins pour les hommes, qui prennent plus le temps de s’occuper d’eux et de leur apparence.
En tous cas, que vous soyez du côté des poilus ou de celui des peaux lisses, nous avons tout ce qu’il faut pour nous occuper de vous 🙂